Après un an et demi de compétition, Yohann LOSSOUARN commence à s’affirmer dans les pelotons franciliens, pas à pas, vu à son aise notamment sur les courses de Méréville et de Monnerville, dans les 20 premiers au CIF, 1ère catégorie, il sera attendu dès les premiers coups de pédales de la saison, le 24 février à Coulommiers. A 19 ans, l’avenir lui appartient.
Loïc MANCEAU : Yohann, qu'est-ce que tu penses de ta première saison dans le monde du cyclisme ?
Yohann LOSSOUARN : Il y a des satisfactions, mais ma saison en général ne me satisfait pas. J’ai fait quelques bons résultats, j’ai été à peu près au niveau auquel je voulais être, mais trop rarement. En tout cas, après le petit essai de 2011, j’ai découvert ce que c’était de faire une saison cycliste et aussi ma première course par étape, ça c'était sympathique même si sportivement ce fut presque catastrophique pour moi ces Boucles du Val d’Oise.
LM : Qu'est-ce que tu as aimé principalement ?
YL : Les quelques courses où j’ai marché ! Être devant, s’organiser contre le peloton, jouer la gagne même si cela m’est arrivé rarement, c’est agréable. Après, j’aime aussi faire des courses de première ou deuxième catégorie, où je suis plus spectateur mais parmi un bon niveau et je sais que si je suis encore là dans le final je peux aller chercher une petite place.
LM : L’effectif 2012 était réduit en 3e catégorie, il le sera encore plus en 2013, cela te fait peur de te retrouver dans un effectif restreint ?
YL : C’est dommage pour l’ambiance, surtout. Après sur le plan sportif, personnellement cela ne me gêne pas plus que ça, je ferai ma course et quand il y aura du monde ce sera l’occasion de faire une belle course d’équipe. Car avec Yann FRETTE, Maxime MARANDON, Florian NOUVET, Anthony BARE, les nouveaux juniors et les arrivants on pourra avoir une belle équipe sur quelques courses.
LM : Sur quel plan penses-tu encore devoir travailler ? As-tu pris un entraîneur pour 2013 ?
YL : Sur tous les plans ! J’ai une bonne endurance mais si je veux faire des 1ères il va quand même falloir travailler cela et puis la puissance aussi bien sûr même j’en ai pas mal en un an et demi. Mais je pense que mon plus gros point faible, en troisième catégorie, c’est la tactique. J’arrive assez souvent à être devant mais c’est au prix de gros effort la plupart du temps, Sébastien FAILLA me fait rêver pour cela, il lit la course et il est toujours là où il faut être. Et puis il y a aussi la technique qui me pénalise énormément sur les petits circuits, mais de ce côté-là je ne pense pas que je progresserai beaucoup de toute façon… Oui, j’ai pris un entraîneur cette année. Je ne pense pas avoir fait de grosses erreurs en 2012 mais c’est sûr que j’étais dans le flou et qu’il y a mieux à faire du côté de la planification. Mon entraînement est plus carré pour 2013 et je pense que ça va aider pour faire une saison plus régulière et continuer de progresser. On va travailler le sprint aussi car même si je ne serai jamais sprinteur il faut que je puisse régler un petit groupe si je veux gagner.
LM : On t'a vu plus à l'aise sur des circuits avec de longues lignes droites et un niveau plus relevé, c'est ce qui te transcende, ou tu penses que tu peux être à l'aise partout ?
YL : C’est compliqué. D’un côté, oui, les belles courses aux grands parcours avec pas trop de virages me motivent plus. Mais je pense que c’est parce que je sais que ce sont celles qui me conviennent. Les bosses y sont plus longues, ça c’est déjà mieux pour moi, ce ne sont pas des circuits techniques et donc dans ces longues lignes droites je suis à l’aise, et s’il y a du vent, en 3, c’est encore mieux car ça use et je sais qu’en fin de course je serai bien. J’aime bien aussi quand le niveau est plus relevé car ce n’est pas à moi de faire la course, je peux laisser faire, sans griller mes cartouches et m’activer au bon moment. Et puis je préfère quand ça roule vite et régulier plutôt que de faire un peu n’importe quoi comme ça peut parfois être le cas en 3.
LM : Pour toi que représente l'ECMV ?
YL : C’est un peu le club familial parfait, il y a une bonne entente entre les coureurs, comme entre tout le monde j’ai l’impression, c’est un très bon cadre.
LM : Une course que tu retiendras de ta saison 2012 ?
YL : Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée au CIF, Jean-Claude LOUCHE m’a dit que c’était ma plus belle course en 2012 mais moi celle que je retiendrai c’est Méréville. Les conditions étaient idéales, pas chaud, pas beau et beaucoup de vent ! Le parcours aussi, c’était une course d’usure où le peloton s’est écrémé au fil de la course si bien que nous n’étions plus que huit devant dans les derniers tours. Elle m’a marqué car je suis sorti dans la bordure et de 1,5 km à 500 mètres de l’arrivée j’étais seul en tête. Malheureusement mes jambes ont complètement coincé mais les autres aussi étaient cuits puisque je lance le sprint et parvient à finir troisième.
LM : Quels seront tes objectifs pour la saison à venir ?
YL : C’est triste, mais ce seront les même que pour 2012. C’est-à-dire passer en 2ème catégorie, même si l’année dernière j’avais rapidement mis cet objectif de côté car j’ai compris que ce n’était pas dans mon intérêt pour l’instant. Mais cette année ce sera plus sérieux, il faut que je monte pour concrétiser ma progression. Et toujours l’objectif de la victoire donc, je pense que c’est tout à fait possible en 3. Cette année j’aimerai aussi faire un top dix sur une première catégorie. Ça peut paraître un peu ambitieux mais sur un circuit qui me convient, si je suis dans un bon jour et que je progresse encore un peu je pense que ce sera faisable.